Investir en immobilier(iStock)
Martin Provencher, auteur de plusieurs livres sur le sujet dont L'immobilier en 2025, investir autrement publié aux Éditions La Presse, nous explique par exemple que l'achat d'immeubles à logements n'est plus intéressant à l'heure actuelle et le sera encore moins dans quelques années, car de plus en plus de locataires sont très endettés et ne payent pas leurs loyers, les hausses permises par la Régie du logement sont minimes et les coûts d'entretien élevés. Même chose pour le marché des condos qui a atteint son point d'équilibre, avec toutes les unités construites et appartements convertis dans les dernières années. Alors, quoi acheter et quoi éviter? Voici ses prédictions pour nous aider à faire un choix éclairé :
On investit dans :
  • Résidences bigénérationnelles et intergénérationnelles - avec les baby-boomers qui vieillissent et les enfants qui quittent la maison de plus en plus tard, c'est une solution intéressante. On construit une maison en tenant compte de cette réalité ou on transforme une propriété existante.
  • Résidences pour personnes âgées offrant des services et des soins aux personnes en perte d'économie - oui, mais avec un bémol, les personnes âgées étant en santé plus longtemps, lorsqu'elles quittent leur maison c'est souvent parce qu'elles ont besoin de soins, mais encore faut-il offrir ce qu'elles recherchent, soit des soins de santé de haute qualité et pas seulement des repas préparés.
  • Terres à bois et érablières - L'immobilier horizontal est un segment très prometteur pour les prochaines années en raison des avancées technologiques pour les dérivés du bois. Encore plus pour les propriétaires d'érablières qui peuvent rentabiliser leur investissement plus rapidement avec la vente de produits de l'érable.
  • Terrains résidentiels - L'étalement urbain et l'augmentation démographie font que des terrains zonés blancs situés un peu à l'extérieur des villes pourront être revendus éventuellement pour la construction de nouveaux projets domiciliaires.
  • Terres agricoles - avec une demande alimentaire de plus en plus grande et de moins en moins de terres agricoles disponibles, il y aura un déséquilibre entre l'offre et la demande, ce qui devrait permettre de réaliser des profits intéressants.
  • Résidences écoénergétiques - avec le coût d'électricité et de chauffage qui augmentent et une population avec une conscience écologique de plus en plus grande, ces maisons seront de plus en plus recherchées.
  • Immobilier fractionné - acheter un domaine ou une propriété hors de prix à plusieurs peut permettre à long terme de bons profits sur la revente, tout en profitant des revenus de location si on désire la louer quelques semaines par année pour couvrir les frais annuels. Puis pendant les périodes creuses, on peut aussi en profiter.
  • Maisons jumelées et en rangées - avec les taxes d'améliorations onéreuses dans différents secteurs, on peut réaliser des économies substantielles si on est propriétaire occupant. C'est un investissement intéressant pour les personnes seules ou les familles qui n'ont pas les moyens d'acheter une résidence détachée.
On n'investit pas dans :
  • Immeubles locatifs offrant des appartements bas ou milieux de gamme avec services réduits ou inexistants - Pour les raisons décrites plus haut, à moins d'offrir un immeuble haut de gamme avec beaucoup de services, il est mieux d'éviter ce marché. Encore là, c'est un pensez-y-bien.
  • Bungalows - entre deux entre la résidence urbaine et branchée ou la vieille maison avec du cachet, les bungalows ont connu leurs heures de gloire, mais on prévoit leur déclin, car la plupart commencent à être démodées.
  • Les « châteaux » urbains (maisons de plus de 3000 pieds carrés) -- avec des frais d'entretien et des taxes élevées, elle est trop coûteuse au pied carré, surtout que les baby-boomers à la retraite risquent de passer plus de temps à la campagne qu'en ville.
  • Pourvoiries - beaucoup d'investissement pour une clientèle réduite. Avec des coûts d'opérations élevés, une saison de chasse et pêche très courte et une population vieillissante, ce n'est pas un investissement très rentable, même dans le créneau de l'immobilier horizontal.
  • Immeubles industriels, commerciaux ou à bureaux : C'est assez risqué pour les petits investisseurs, car c'est un marché où il n'y a pas beaucoup de stabilité, avec des locations en général à court terme (1 à 5 ans). De plus, comme cette clientèle est exigeante, il faut souvent à chaque changement de locataire, faire des améliorations locatives souvent très coûteuses qui grugent tous les profits que l'on pourrait réaliser.
  • Résidences traditionnelles pour personnes âgées autonomes - C'est un segment en déclin, car maintenant boudé par les personnes âgées. Si on s'intéresse à ce secteur vaut mieux miser sur une résidence pour personnes en perte d'autonomie.
Martin Provencher nous rappelle que peu importe dans quel segment on désire investir, en immobilier l'argent se fait sur la « plus value » lors de la revente, il faut donc être patient. Puis, ce n'est pas tout de trouver la bonne aubaine, il faut aussi considérer le secteur dans lequel elle se situe, car il est peu probable de faire de l'argent si elle se trouve dans un secteur peu prometteur.

Merci! Source: Nathalie Rivard,